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Interview de Tristan Jadoul, chargé de recrutement chez Blue Search Conseil, pour l’Usine Nouvelle

Interview réalisée par Julie Krassovsky pour le site emploi-pro.fr (site d’offres d’emploi des magazines L’Usine Nouvelle, LSA, Le Moniteur, L’argus de l’Assurance, L’écho touristique, néorestauration)

L’IT, soit les technologies de l’information, pourrait pâtir d’une pénurie de 80 000 profils d’ici à 2020 !

Pénurie dans les métiers du digital oblige, la guerre des talents fait rage entre les entreprises. Une occasion de tirer votre épingle du jeu. Pour vous aider, voici une petite revue des métiers qui recrutent.

L’IT, soit les technologies de l’information, pourrait pâtir d’une pénurie de 80 000 profils d’ici à 2020. La transformation digitale, déjà bien lancée, manque en effet cruellement de ressources et de compétences. Un marché très porteur, notamment pour les jeunes diplômés. De fait, selon le Syntec numérique (syndicat professionnel de l’éco système numérique français) prévoit une constance de la dynamique du marché du recrutement. En 2018, les entreprises du secteur prévoient de recruter jusqu’à 60 000 cadres, soit 17 % de plus qu’en 2017. Parmi les profils ciblés : les cadres informaticiens pour accompagner les projets de transformation numérique engagés dans la plupart des secteurs d’activités. Un environnement où les jeunes diplômés et les cadres ayant entre un à cinq ans d’expérience seront les profils les plus recherchés.

Data, webmarketing et réseaux télécom recherchés

Les technologies de l’information (IT), le web marketing, la Data, l’infrastructure des réseaux télécom sont les domaines qui voient émerger de nouveaux métiers. « On trouve face à face les pure players et les entreprises classiques qui  organisent leur stratégie digitale et se confrontent à la pénurie du marché » remarque Tristan Jadoul, chargé de recrutement chez Blue Search, un cabinet de conseil en RH digital. Résultat ? Tout secteur confondu,  la guerre des talents est de rigueur. « Les candidats ont souvent plusieurs propositions d’embauches en même temps, ils ont le choix » précise le recruteur. Alors entre un pure player et une entreprise historique, comment choisir ? « L’idéal en début de carrière c’est quand même un poste dans une entreprise native du web ou une agence marketing. Les deux offrent des missions plus transversales et polyvalentes contrairement aux entreprises traditionnelles. Encore organisées en silo, celles-ci risquent de vous cantonner à un seul champ d’activité » conseille Tristan Jadoul. Ainsi en sortie d’école, prenez soin d’identifier les structures qui vont vous donner la possibilité de travailler en transverse entre marketing et technique.

Parmi les métiers qui recrutent des jeunes diplômés, on trouve :

  • Le chargé de marketing relationnel

Appelé aussi chef de projet fidélisation ou chargé de CRM chez les pure players c’est lui qui participe à la définition et à l’animation d’une stratégie client via un dispositif de recrutement et de fidélisation. En agence marketing le métier peut se retrouver sous l’intitulé de responsable clientèle ou account manager.

  • Le chef de projet web

Appelé aussi chef de projet acquisition ou chargé de projet tout comme responsable SEO ou account manager SEO, c’est un poste très junior qui englobe l’acquisition et le référencement en ligne. D’un côté on trouve le référencement gratuit qui consiste à rédiger des articles d’appel, de l’autre l’achat de référencement auprès de plateforme éditées par Google. « Ce poste réclame des profils avec une forte appétence en marketing digital et très orientés performance » prévient Tristan Jadoul. En effet, il vous faudra travailler avec un œil constant sur l’évolution des résultats de l’entreprise sur Google Analytics.

  • Le développeur

La dénomination change en fonction du langage informatique demandé : Développeur Java, PHP, etc. Mais ce que les entreprises recherchent avant tout ce sont des bac+3 en informatique qui pourront ensuite évoluer vers des responsabilités techniques ou des fonctions plus marketing.  Autant dire que les développeurs présentant aussi une formation business sont raflés par les recruteurs.

  • Le Data protection officer

Avec l’entrée en vigueur le 25 mai 2018 de la réglementation sur la protection des données, il y a des postes à prendre pour des jeunes diplômés avec un profil juridique. « La RGPD présente une vraie opportunité pour des juniors qui peuvent travailler en support d’un responsable data, il faut avoir de la curiosité pour ce sujet » rappelle Tristan Jadoul.

Des stages bien choisis

Question formation, la demande est telle qu’aucune formation n’est plébiscitée plus qu’une autre. Les formations en alternance restent néanmoins très appréciées. Sans cela, un ou deux bons stages de six mois feront l’affaire. Pour les choisir, préférez des entreprises aux activités et compétences complémentaires. L’une en agence, l’autre chez un pure player par exemple pour obtenir deux casquettes éminemment recherché par le secteur : la technique et le marketing.

Les évolutions professionnelles possibles

Après une expérience de trois à cinq ans dans l’univers du digital, vous pouvez évoluer vers les fonctions et les domaines suivants :

  • La Cyber sécurité

Pour les jeunes diplômés qui ont travaillé dans des directions informatique c’est un débouché tout trouvé et qui ne risque pas de connaître une crise du recrutement autant dans le secteur privé que dans le public.

  • UX manager

Appelé aussi responsable expérience client, c’est un poste très large qui s’adresse à des développeurs, des graphistes, des profils marketing. « Les entreprises traditionnelles sont face à un vrai enjeu : transformer leur expérience client en la basculant en ligne. L’UX manager envisage l’optimisation des sites marchands, il intervient sur l’interface à mettre en place  pour les clients en lien avec des développeurs en back office » détaille Tristan Jadoul. C’est un poste également en lien avec les services de vente et de livraison.

  • Chief digital officer

Il figure en tête des métiers du digital qui font le buzz mais réclame au moins sept à dix ans d’expérience professionnelle. C’est lui qui assure la transformation digitale et le développement de nouveaux projets digitaux dans l’entreprise. Le CDO peut donc travailler dans les banques, les assurances, l’industrie ou la distribution mais pas chez les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), les start-ups et les pure players qui sont nativement digitalisés. Comme c’est lui qui met en œuvre la digitalisation de l’entreprise, tous les secteurs le recherche.

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